Hyperhidrose et toxine botulique
La sécrétion physiologique de la sueur a une action thermorégulatrice sur notre corps et se produit donc principalement dans la poitrine, le cou et le front.
Des émotions plus ou moins intenses telles que l'anxiété, la peur, les sentiments, peuvent au contraire conduire à une transpiration différente notamment au niveau de la paume des mains, de la plante des pieds et des aisselles.
Dans 1 à 2% de la population, en raison d'une hyperactivité du système nerveux végétatif, il existe une hyper sudation ou une hyperhidrose, qui peut concerner, sous sa forme la plus fréquente, les deux câbles axillaires ou les paumes des mains ou des plantes des pieds.
Il est rarement présent à plusieurs endroits. Habituellement, il survient dans l'enfance ou l'adolescence et dure généralement toute la vie.
Quelles sont les causes de l’hyperhidrose ?
- La forme « primaire » de l'hyperhidrose a une cause encore inconnue ;
- La forme « secondaire » dépend de troubles physiologiques internes (obésité, infections, néoplasmes malins, dysfonction thyroïdienne, diabète sucré et autres maladies endocriniennes) ou de problèmes neurologiques (des systèmes nerveux central et autonome).
Symptômes et diagnostic
La symptomatologie n'est représentée que par l’augmentation de la transpiration qui, dans certains cas, permet de teindre les vêtements avec des halos de transpiration (cromohydrose) ou, plus fréquemment, est malodorante (bromidrose).
Le diagnostic repose principalement sur des antécédents médicaux précis, et il est également possible d'effectuer le test Paper, qui utilise un papier absorbant spécial (gravimétrique), et le test amidon-iode (ou test de Minor).
Cette dernière consiste en une solution d'iode qui est appliquée sur la zone transpirante après séchage. Après séchage, la zone est saupoudrée de poudre d'amidon et devient bleu-noir foncé si elle transpire intensément. Ce test n'aide pas beaucoup à quantifier la sueur, mais à identifier sa localisation et donc les zones de plus grande production.
Thérapie
L'hyperhidrose primaire est souvent traitée avec des anti transpirants topiques contenant du chlorure d'aluminium, avec des résultats qui ne sont pas toujours satisfaisants.
Pour traiter l'hyperhidrose secondaire, il est plutôt nécessaire de faire face au problème qui la détermine.
Traitement hyperhidrose avec toxine botulique
La toxine botulique est utilisée depuis plusieurs années avec de bons résultats en particulier dans le traitement de l’hyperhidrose primaire et surtout pour l'hyperhidrose axillaire.
C'est la toxine de la bactérie Clostridium Botulinum, qui provoque un blocage au niveau des synapses (interface glandes sudoripares et système nerveux autonome), arrêtant la libération d'acétylcholine qui fait office de neurotransmetteur.
Cette thérapie, sans contre-indication ni effet secondaire, est injectée de manière ambulatoire sous la peau au moyen de nombreuses microinjections espacées d'environ 1,5 cm au niveau de l'aisselle ou de la paume de la main ou de la plante des pieds.
Alors que pour le traitement sous les aisselles aucune anesthésie n'est requise, pour les paumes des mains et la plante du pied, il est préférable d'utiliser une légère anesthésie locale des nerfs médians et ulnaires du poignet et du tibial postérieur à la malléole interne de la cheville.
L'efficacité du traitement varie en fonction de la zone traitée.
Combien dure l’effet de toxine botulique ?
L’effet d’injection Botox pour traiter l’hyperhidrose dure en moyenne 9-12 mois en hyperhidrose axillaire et 4-6 mois en hyperhidrose palmaire et plantaire.
Mais, qu’est-ce que la toxine botulique ?
La toxine botulique est une toxine produite naturellement par certaines bactéries.
Depuis plus de 20 ans, la toxine botulique est utilisée pour le traitement des maladies neurologiques et non neurologiques, dans lesquelles il y a une activité musculaire excessive et, depuis les années 90, sous forme d'hyperactivité glandulaire salivaire et transpirante.
Ce médicament bloque en fait la conduction des influx nerveux vers les muscles avec un effet relaxant des muscles sur-contractés. S'il est injecté par voie sous-cutanée, il provoque un blocage des glandes sudoripares.
Récemment, la toxine botulique a également reçu l'indication pour le traitement de certains troubles de la vessie, tels que la vessie hyperactive et l'incontinence neurologique due à une lésion de la moelle épinière ou à une sclérose en plaques.